Depuis le temps que j’use mes chaussettes sur les chemins du Taichi Chuan, la poussée des mains revêt toujours pour moi une forme de mystère mais j’ai fini par me faire une raison. Voici les grandes tendances que j’ai pu croiser (en Europe). Avant propos : la poussée des mains est soumise à des règles. Elles peuvent être très diverses mais doivent être claires avant l’exercice. Je considère qu’il y a un véritable problème lorsque la personne qui énonce les règles ne les respecte pas. Il y a des enseignant-es qui renoncent à transmettre la poussée des mains. Les arguments évoqués vont de la "violence" sous jacente à "la vérité est ailleurs", notamment dans la pratique de la forme. Ce renoncement est parfois lié à une ignorance du sujet mais ça n’est que très rarement annoncé ainsi. J’ai eu l’occasion de pratiquer des poussées tellement "douces" que la seule martialité décelable était d’ordre psychologique c’est à dire une sorte de combat interne entre soi et soi pour passer la barrière du contact avec un partenaire ou entre soi et une autorité charismatique à fort pouvoir "dématérialisé". Les enseignants qui transmettent cette forme de poussée des mains ont souvent des élèves craintifs ou très réservés n’ayant pas ou peu d’expérience dans les arts martiaux. L’ascendant physique et psychologique de l’enseignant-e, associé à une douceur (au moins apparente) permet tout de même à certaines personnes de franchir cette crainte de plus en plus répandue : toucher une autre personne [1]. Le cas le plus répandu est, me semble-t-il, l’enseignant-e qui prône la douceur, le non effort, l’absorption voire le "non-agir" mais qui dans les faits, c’est à dire lors d’un geste contrarié se transforme en véritable brute. Ces "doux-verbeux" n’aiment pas être bousculés et se tendent comme des arcs à la moindre contrainte. Certes, il n’est pas évident de rester "souple" face à une personne qui l’est moins. C’est pourtant le "challenge" que l’on tente de relever dans l’exercice de la poussée des mains. J’ai repéré ici 2 types d’élèves. Les doux, qui ne mettent pas en péril leur professeur et les plus expressifs qui amplifient et accompagnent le geste du démonstrateur sans que l’on sache vraiment s’il s’agit de "cinéma" (mon papa il est fort), d’une réalité perçue (incapacité totale à amortir) ou d’une dépendance psychologique. Tout ceci ressemble à un mélange de spectacle, de propagande et de superstition. Ce genre de prof sait repérer, après quelques contacts physiques pendant les échanges d’un stage, les personnes qui vont naturellement décupler son action et en générale c’est le moment de sortir les téléphones pour ensuite poster sur les réseaux. Wouha ! Ritualisées à l’extrême (pour les occidentaux), certaines approches de la poussée des mains deviennent non seulement ennuyeuses mais peuvent carrément vous dégouter à jamais de la pratique du Taichi Chuan ou du style qui les véhicule. À mon avis, c’est la façon la plus honnête d’apprendre la poussée des mains. Des chorégraphies, mémorisées et qui tournent en boucle. Répéter, répéter sans tomber dans l’automatisme voire l’anesthésie. De temps en temps, casser le rythme ou l’intensité afin de vérifier qu’on est pas en train de somnoler ou de se raconter son week-end. Lorsqu’on maîtrise plusieurs chorégraphies, on peut commencer à les mélanger. Dès que le ton se durcit, on reprend sur une gestuelle de base et on continue. Dans ce cas là, il n’y a que très très rarement de démonstration explosive. On est en confiance. On apprend. On progresse. Haï haï haï !!! Il vaut mieux que les 2 partenaires soient expérimentés sinon ça tourne vite au grand n’importe quoi. Les principes du Taichi disparaissent totalement derrière les "j’suis l’plus balaise !". Les tests à 2, où l’on prend son temps pour percevoir le trajet des forces ou bien trouver un appui correct, ne sont pas à proprement parler de la poussée des mains. Ce sont des exercices qui mettent en évidence l’organisation interne qu’un mental calme peut générer ce qui est plus problématique pour un mental en panique ou simplement agité. Prendre son temps est un paramètre important pour générer de la détente. Tester ensuite cette détente dans des situations plus stressantes.Pas de poussée des mains
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Poussée des mains (libre)
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[1] Dans les année 80/90, Frans Veldman a écrit un livre "Haptonomie" avec l’espoir d’élever au rang de science le domaine du toucher affectif.
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