Ouvrir-Fermer

La pratique du Taichi Chuan est basée sur le principe Yin-Yang. Ce principe est souvent décrit comme mettant en jeu la complémentarité des opposés.

Ouvrir

Dans le cadre du Taichi Chuan, l’ouverture consiste à trouver une certaine envergure dans le geste. Ce travail permet de créer des micro-espaces par glissements/rotations ce qui génère un allongement des tissus périphériques. L’ouverture nécessite une fine écoute pour qu’elle puisse se réaliser dans un processus de détente induite.

Fermer

Toujours dans le cadre du Taichi Chuan, une fermeture sera un simple "relâchement" de l’ouverture aussi modeste soit-il. La posture naturelle quotidienne est considérée comme une fermeture puisque qu’elle ne nécessite pas de travail d’ouverture. Par le travail répété de l’ouverture intentionnelle, la fermeture naturelle deviendra moins "verrouillée".

24/24 - 7/7

La fermeture excessive permanente n’est pas souhaitable : elle sclérose, elle pétrifie.
L’ouverture permanente n’est pas soutenable : elle surexpose, elle fragilise.

Ouverture-Fermeture

Ouverture-fermeture fonctionne parfois de façon quasi simultanée (comme une pompe à eau) parfois de façon alternative (comme une respiration ou un soufflet de forge). Les fluides sont attirés / expulsés créant une circulation propice aux échanges. On peut imaginer que les lubrifications, les élasticités et les glissements en seront entretenus voire améliorés.

Avec le temps...

Le placement des ouvertures-fermetures dans la forme de Taichi Chuan correspond à un temps d’apprentissage dans un cadre pédagogique axé sur l’amélioration de la conscience corporelle : prendre contact avec les possibilités d’ouvertures du corps par le mouvement.
Avec le temps, une "ouverture médiane" sera active en permanence. Elle se situe entre l’ouverture exagérée nécessaire à l’apprentissage et la fermeture "naturelle". C’est la juste tension intérieure (Peng) [1].

[1] Peng n’est pas seulement une forme (traduite par parer). C’est aussi une image à traduire dans l’attitude. Elle est comme la "contre-force" de l’eau qui supporte le bateau. Elle est observable uniquement dans une situation de rencontre (eau + bateau).
Dans le premier chapitre du Tchouang-Tseu, il est question d’un minimum de quantité et de profondeur d’eau pour que la flottaison soit effective... Avis à celles et ceux qui pensent Peng comme un relâchement total :-)